Robin, c’est un personnage.
Mécano dans un shop prestigieux de la Côte d’Azur, toujours souriant, toujours discret, mais dès qu’il faut appuyer sur les pédales il te met à l’amende sur n’importe quelle surface.
Ancien guide VTT, il a un pilotage précis, le regard posé et, c'est de notoriété publique dans les cercles restreints qu'il fréquente assidument, le coup de rein qui va bien.
Chez Massacan, on déteste les clichés mais bon, hein, si ils sont là c'est bien pour une bonne raison.
Et Robin ? Il est réunionnais alors, de facto, il aime le tuning.
C'est comme ça, c'est dans les gênes, alors faute de Renault Laguna, c’est sur Paula qu’il a jeté son dévolu.
Il est venu nous voir avec une demande simple. Créer une machine rapide partout.
Route, gravel, pistes roulantes, chemins cassants.
Une Paula sur mesure avec une identité forte.
Et une peinture qui claque, aussi.
Le cadre et la fourche
La base est une Paula V3, travaillée dans l’aluminium Dedacciai Fire Competition Light.
C’est un alu haut de gamme, réactif, précis, qui encaisse fort quand tu lui demandes d’envoyer et qui reste confortable pour de longues journées.
Robin, il a un physique disons, particulier. Pas de jugement de valeur, hein. Juste un constat.
Petit par la taille grand par le talent, il ne pouvait pas se contenter d’une géométrie standard.
Le garçon est compact mais puissant, très engagé dans le pilotage et toujours en mouvement sur le vélo. On lui a donc fait une géométrie sur mesure, pensée pour sa morphologie et surtout pour la manière dont il charge l’avant et relance à la moindre ouverture.
Le cadre accepte des pneus jusqu’à 50 mm, ce qui permet de couvrir à peu près toutes les surfaces de la Côte d’Azur.
La fourche full carbone est rigide comme il faut, donne du mordant dans les appuis et reste très précise quand tu arrives vite dans un virage un peu trop optimiste, ce qui est littéralement la signature de Robin.
Là où ce montage devient vraiment unique, c’est sur le sloping du tube supérieur.
Chez Massacan, on aime les lignes pures, un peu traditionnelles et les géométries équilibrées.
Mais pour Robin, on a accentué le sloping en réduisant massivement la longueur du tube de selle.
Ça donne un vélo plus compact, plus vif, plus joueur, sans compromettre la stabilité.
C’est une géométrie qui lui ressemble. : Ça part vite !
La transmission
C’est probablement la partie la plus étonnante de ce montage et clairement celle qui raconte le mieux Robin.
Il voulait un vélo qui freine fort, bien, avec un toucher net, progressif et fiable dans toutes les conditions. Pour le VTTiste qui l'habite, la référence reste l’hydraulique Campagnolo, développée à l’époque avec Magura et reconnue pour sa constance.
C’est un système qu’il connaît, qu’il respecte et qu’il voulait absolument retrouver sur sa Paula.
En parallèle, Robin a une vraie affection pour la simplicité du sans fil.
Pas de câbles, pas de gaines, pas de contraintes. Il voulait du propre, du minimaliste, du moderne. Et chez lui, le changement de vitesse devait être en AXS. Point final.
On a donc construit un montage hybride. Les leviers Campagnolo servent au freinage, mais accueillent discrètement des blips de contre-la-montre intégrés dans le caoutchouc des cocottes pour piloter un dérailleur arrière SRAM GX de VTT.
Le résultat est un montage que tu vois très rarement. C’est un peu comme un rougail saucisse. Au début tu te dis "Quoi ? Vraiment ?" Puis en fait, ce mélange de trucs pas forcément faits pour être associé fonctionne à merveille.
La transmission repose sur un pédalier SRAM Force carbone, monté avec un plateau plein aéro, parfait pour envoyer sur le plat.
Le dérailleur arrière est un SRAM GX AXS, associé à une cassette 10-52. Ce combo donne une amplitude monstrueuse. Tu peux rouler vite, très vite même, et quand ça pique un peu plus, tu as toutes les dents qu’il faut pour continuer à grimper sans te mettre dans le rouge.
Les roues
Pour les roues, Robin n’a pas tergiversé une seconde.
Il voulait quelque chose de rigide, stable, rapide, et qui permette d’exploiter pleinement des pneus volumineux.
Son choix s’est porté sur les Zipp 303 XPLR SW.
C’est une paire qui coche toutes les cases.
Profil de 54 mm pour l’aéro, largeur interne de 32 mm pour avaler des pneus en 45 mm dans le plus grand des calmes, un poids riquiqui d'à peine plus d'1,4 kg et un comportement particulièrement sain quand Robin descend les singletracks comme les Mojitos (c'est à dire plusieurs fois d'affilée, dans le plus grand des calmes et sans se mettre la tête à l'envers).
Les périphériques
Le poste de pilotage de Robin repose sur un combo FSA haut de gamme.
Le cintre est un FSA K-Force AGX, un modèle pensé pour les terrains mixtes. Il offre un flare subtil.
C’est un cintre rigide et léger !
La potence est une FSA SMR. Elle s’intègre parfaitement avec ce cintre et surtout elle permet une chose que Robin voulait absolument. Une câblerie entièrement intégrée.
Pas un fil qui dépasse. Rien qui perturbe la ligne du vélo.
Le tout donne un poste de pilotage très propre visuellement et ça colle parfaitement à son envie d’avoir une Paula agressive, moderne et bien finie.
La tige de selle est une Ritchey Superlogic carbone.
Une pièce légère, élégante et surtout connue pour avoir juste ce qu’il faut de flex.
Ça ajoute un peu de souplesse en vertical, ce qui est très appréciable quand tu passes de longues heures sur en selle.
Ce petit supplément de confort est exactement ce qu’il lui fallait pour lisser les vibrations sans dénaturer le comportement nerveux du cadre.
La selle est une Selle San Marco Aspide. Un classique.
Légère, confortable, profilée pour les pilotes qui roulent souvent en appui sur l’avant.
Robin y passe des heures et il lui fallait une selle qui disparaisse sous lui.
Au final, l’ensemble des périphériques a été choisi avec la même logique que tout le reste du vélo.
Pas de bling inutile. Pas de concessions. Juste des pièces fiables, cohérentes, légères et pensées pour accompagner la manière dont Robin roule.
En conclusion
Cette Paula raconte parfaitement Robin.
Un cadre sur mesure, vif, compact, avec ce sloping atypique pensé pour son pilotage très énervé.
Une peinture noire violette profonde qui lui donne une vraie identité.
Un groupe hybride Campagnolo plus SRAM qu’on ne croise presque jamais mais qui fonctionne à la perfection.
Des roues larges et rapides qui avalent tout.
Et des périphériques haut de gamme, intégrés, précis, choisis pour rouler longtemps et fort.
C’est un vélo qui lui ressemble.
Et quand on voit comment il travaille et comment il comprend un vélo, on se dit qu'on ne serait pas surpris qu’il repasse un peu plus souvent que prévu par notre atelier !
