"Nan mais là faut que je me calme sur les vélos persos, j'en ai trop ça devient nimp..."
Promis juré il s'agit des propres mots de Matthieu, juste avant de dire que ça serait chouette de, je cite "se monter un second Scapada pour mettre en avant un tout nouveau groupe et, surtout, un tout nouveau partenaire pour les peintures persos".
Un craquage de plus donc mais pour de bonnes raisons à priori !
Le cadre et la fourche
Le cadre en lui-même est un Scapada classique, taille 56, équilibré, vif, sympa, un vélo qui ne demande rien à personne.
Sauf que Matthieu l’a envoyé chez Tony.Spray.
Et Tony, lui, quand tu lui donnes une base rose pastel, il ne te renvoie pas le cadre proprement poncé avec deux stickers.
Non.
Il te sort un hydro-dipping (ou "impression hydrographique" si tu parles la France) dont lui seul a le secret.
Le principe, c’est littéralement de noyer le cadre dans une cuve pleine de motifs qui flottent à la surface.
Le cadre descend dans le bain, la peinture s’enroule autour, ça se déforme, ça s’étire, ça se colle, ça vit.
Personne ne contrôle rien, sauf Tony.
Résultat : un rose pastel mutant, unique, impossible à refaire, un truc entre l’art moderne et une hallucination maîtrisée.
Matthieu voulait un vélo unique, là il a une pièce d’art contemporain roulante.
Pour le fun, on lui a mis une fourche route plutôt que la fourche de base de Scapada.
Résultat : L'avant est plus bas, les angles encore plus agressifs. Une géométrie pensée pour l'attaque (et les photos sur Instagram)
La transmission
Alors là, on est sur un chapitre qui sent la dépense mal maîtrisée.
Matthieu a mis le tout dernier groupe Campagnolo Super Record X,
La cassette est une 10-48.
Le plateau est un 42 dents avec capteur de puissance intégré.
Pourquoi ? Bah pourquoi pas à ce stade hein !
Et les manettes ? C'est celle du groupe double classique qu'on avait déjà.
Officiellement : “On garde les manettes du double pour la redondance, au cas où la batterie de la manette droite meurt”.
Officieusement : “Le build coûte un rein, on n’avait pas envie d’y laisser le second avec une manette en plus.”
Fun fact pour la transmission : Matthieu a utilisé une cassette Super Record (bien !) mais une chaîne EkarGT (pas bien !)
Campa dit que c'est pas compatible.
En pratique, ça a l'air de très bien fonctionner.
De là à tenter de mix & match avec un pédalier Ekar ou Ingrid et proposer un montage un poil hybride qui éviterait de lâcher le PIB du Qatar pour du Campagnolo Gravel électrique, il n'y a qu'un pas...qu'on va franchir avec beaucoup de satisfaction.
Les roues
Pour son Scapada, Matthieu a choisi les toutes dernières Campagnolo Bora X.
Un choix très cohérent avec sa volonté d’avoir un vélo qui claque visuellement et d'envoyer Massacan sur la voie du redressement judiciaire.
Les Bora X sont pensées pour le gravel rapide, mais elles restent assez aériennes pour performer sur route.
Elles affichent un profil de 50 mm, une largeur interne de 27 mm avec des crochets, s'il vous plaît, et un poids fr 1430 g la paire.
C’est léger, c’est rigide, et ça garde juste ce qu’il faut d’absorption pour éviter d’exploser sur les chemins trop ambitieux.
La construction en carbone unidirectionnel donne un excellent ratio rigidité confort, avec un rayonnage de type G3 retravaillé pour cette version gravel.
Campagnolo a gardé ses rayons aérodynamiques du côté exposé au vent
et a épuré la forme de ceux du côté opposé pour améliorer la fluidité et adoucir les vibrations.
Dans les faits, ce qu'on peut dire de tout ça c'est "Woa elles sont belles et elles vont vite !"
Matthieu a monté dessus des pneus Hutchinson Blackbird.
Leur profil épuré, associé à la largeur interne de 27 mm, permet d’abaisser les pressions sans ramollir le comportement, ce qui donne plus de grip, plus de confort et plus de stabilité.
L’ensemble roue plus pneu forme un combo rapide, nerveux et étonnamment tolérant, parfaitement adapté au caractère du Scapada et à la manière de rouler de Matthieu à savoir approximatif dans les trajectoires et rapide quand ça grimpe.
Les périphériques
Sur les périphériques, Matthieu est resté en mode “L'Italie ou rien”.
Il voulait un vélo cohérent jusqu’au bout des câbles et du carbone, alors on a sorti la panoplie complète Deda.
Le poste de pilotage repose sur un cockpit Deda Alanera RS, une seule pièce entièrement intégrée, un vrai bijou d’ingénierie italienne.
Forcément, on l’a slammé jusqu’à la butée.
Pas un spacer, pas une cale, pas un millimètre de trop.
Juste le cadre, la potence et la route qui se rapproche dangereusement du menton.
Mais visuellement, c’est magnifique, donc on considère ça comme un très bon choix.
La tige de selle est une Deda carbone avec zéro recul, ce qui colle parfaitement à la position volontairement engagée du cintre.
Elle est légère, elle se fait oublier, et elle garde une petite souplesse bienvenue pour éviter de transformer chaque vibration en séance de torture.
C’est ce genre de petit détail qui fait la différence quand tu veux un vélo nerveux sans te faire trop secouer.
La selle, enfin, est une Selle Italia Flite, comme Van Der Poel, une valeur sûre pour ceux qui aiment un appui stable et un profil un sportif.
On dit que c'est Mathieu qui s'est inspiré de Matthieu.
Après, bon, faut pas croire tout ce que tu peux lire sur Internet.
En conclusion
Au final, ce Scapada est exactement ce qui arrive quand un mec pas très raisonnable décide de ne plus l’être du tout.
Une base classique et connue, transformée en œuvre roulante par l’un des peintres les plus talentueux d’Italie.
Un groupe Super Record X qui mélange technologie moderne et raffinement à l’italienne, avec juste ce qu’il faut de décisions discutables mais totalement assumées.
Des Bora X qui transforment chaque relance en mini explosion de dopamine.
Ce Scapada c'est que du plaisir.
Celui d’avoir un bel objet unique à contempler et aussi celui de rouler vite et avec style.
